Compte-rendu du 62ème rallye de la Sarthe (attention, gros pavé)
Publié : jeu. 2 mai 2019 13:49
Départ vendredi soir, et c’est déjà la galère. La roue gauche de la remorque fuit l’air, et je dois m’arrêter régulièrement sur la route pour en remettre. Etant seul, le trajet s’éternise un peu, et j’arrive au camping à 1h15 du matin. Déploiement de la tente 2 secondes, et dodo !
Réveil à 8h, et je suis invité au p’tit dèj par Loane du Team Veloce que je ne connais pas alors. Bonne ambiance à cette heure-ci :D Nous irons reconnaître les spéciales entre 9h et 13h, avec repérage minutieux du moindre détail, à l’affut du repère qui fera gagner LE dixième de seconde. Ou pas
Après avoir pris un paquet de notes, retour au paddock, déj éclair, et c’est parti pour l’administratif, suivi du technique. Je serre un peu les fesses, ne sachant pas si ce fichu échappement va passer, avant de comprendre que mon ange gardien allait me faire échapper au contrôle. Tout est passé, équipement validé, je peux aller me détendre… Ou pas ! Démontage de la roue de la remorque, puis mise en place du roadbook dans le dérouleur, non sans mal. Rencontres avec Jeff, l’un des quelques Belges qui viennent concurrencer sur notre beau championnat, autour d’une bière, en attendant que mon assistance arrive. Lyo a fait le déplacement jusqu’au Mans, et en réalité, c’était un confort non négligeable, voire indispensable ! Resto, bière, relecture des notes de spéciales, et dodo à 23h40.
Samedi, raceday, debout 6h30 ! Il a flotté dans la nuit, mais le temps annoncé est clair ou légèrement nuageux.
Départ à 8h06 pour le prologue en direction… Du circuit Bugatti ! Je pars juste derrière Kayou, histoire de ne pas être vraiment trop tout seul pour mon premier rallye « solo ». Arrivé au CH, et après un peu d’attente, ça y est, on entre sur le mythique circuit du GP, des 24h Moto. Bon sang, c’est quelque chose ! Tour de formation, tour de chauffe, mise en grille. Allumage des feux, je suis chaud comme la braise. Eeeeeeeet, extinction des feux ! C’est paaaar… Départ foiré, génial. Reste plus qu’à sortir les balls pour la courbe Dunlop. Ca bastonne, ça prend des trajs approximatives parce que c’est encore humide par terre… Mais a piste sèche après chaque tour. Je garde Kayou en ligne de mire, il doit avoir 2s d’avance et je sens que je remonte. Sauf que voilà, j’ai mal compté, je me crois en fin de course, et me déconcentre dans le raccordement (dernier virage). Je perds 5s, et en prime, il reste 1 tour ! Viiiiiiite, gaz ! Doublé par 3 personnes, je regratte tout ce que je peux, avec un freinage plus que limite au chemin aux bœufs où je manque de perdre l’avant. Je ne pourrai par remonter le Kayou, resté beaucoup trop solide. Mais je finis cette course satisfait, content d’avoir découvert le circuit mythique du Mans. On file ensuite en parc fermé, avant de repartir pour le reste du prologue. Arrivé à l’ES1, l’un des concurrents s’est mis au tas lors de la découverte. Clavicule en vrac. Bon courage à lui ! Je pars à mon tour, et constate avec joie que j’ai bien retenu mes notes, que rien ne me saute à la tronche… Mais je vois avec effroi que je suis à l’arrêt partout en première partie d’ES : j’ai pas confiance dans le bitume foireux. Pas grave, c’est pas chronométré, je verrai plus tard. Dans la foulée, ES2, où je suis encore à l’arrêt… Ca va être dur ! On finit la boucle du prologue en groupe, et j’ai transpiré 80km parce que j’ai pas fait le plein et que la réserve s’est allumé bien trop tôt… OUF !
Pause dej (ou pas), plein de la moto, changement du rouleau de road book, et c’est reparti ! J’essaye de pas trop me perdre sur le RB, et malgré une grosse frayeur, je pointe aux ES au bon timing. Je suis toujours à la ramasse dans les spéciales, mais ça, c’est parce que j’ai pas l’habitude (bonjour, je cherche des excuses). Je ferai quand même le show dans une équerre à gauche. J’arrive pleine charge (genre 160, grosse charge mdr pas du tout), et freine de manière optimiste. Très optimiste. Tellement que j’envoie la fourche en butée, et mets le pneu avant en glisse. Glisse = perte de vitesse bien moins efficace = talus en face ! Je tourne très tard, et repars en soudant, roue avant très légère. Le portail pour Namek s’est ouvert devant moi, mais c’était pas la bonne direction… Ouf ! L’ES2 s’en suit sans trop de mal, et on file vers l’assistance de mi-parcours au Grand Lucé. Papa m’attend avec l’essence, de l’eau et on répare le cligno de Jeff que j’ai malencontreusement abimé lors d’une bourde pendant la navigation. Désolé l’ami !
Je repars vers le CH. Et là, mauvaise surprise. Alors que je n’ai pas passé le tapis de chronométrage (j’attendais à 1m), la cellule détecte mon transpondeur AVANT mon heure de passage ! Je rentre dans une rage folle. En bonus, mon dérouleur de roadbook déroule tout seul ! Ca y est, ça m’énerve . Malgré mes erreurs, je pointe à l’heure aux spéciales, mais la pénalité d’avoir été détecté 5s avant l’heure me coûtera cher. Les ES arrivent, et je remanque de me sortir à l’équerre de la première ES. Décidément, Namek m’appelle ! On finit par rentrer, pointage à l’heure. Youpiiiii, pause de 2h15 pour dîner, changer de RB, installer l’éclairage de nuit, graisser la chaine et faire le plein.
Départ pour la nuit, je découvre la joie de rouler avec la rampe de feu de nuit. On y voit comme en plein jour, mais au moindre panneau, t’es mal ! J’avais pas mis les néons, mais ça viendra un jour… Toujours est-il que naviguer de nuit dans les tous petits coins sarthois, c’est marrant au début, mais ça devient vite physique ! Switcher entre RB, route, pleins phares demande une bonne concentration. Sur les ES, on parle plus pareil. T’as les hiboux, les mecs qui voient dans la nuit, et puis t’as les autres. Infosure, je suis pas un hibou, mes parents sont humains à 100% ! Mon phare longue portée est mal réglé, du coup, j’y vois que dalle ! Petit raté vers Namek à l’équerre. Je suis indécrottable. L’ES 2 est aussi transformée. En plus il a plus. Sympa le commissaire de course qui te dit « ça glisse là, là et là ! ». Et sinon, y a un moment où ça glisse pas ? Bref, je fais ce que j’ai à faire, c’est-à-dire ramener la coupe à la mai… La moto au paddock.
De nouveau assistance au Grand Lucé, avec nettoyage de phare, visière, boissons. Malgré les réglages, le road book se déroule encore… De jour, c’était marrant, mais de nuit, ça devient beaucoup plus dur à gérer ! Et c’est parti pour la boucle de nuit. J’essaye de remonter rapidement sur les copains de devant (et j’en bave…) histoire de pas me retrouver seul avec un RB qui déconne. Les routes sont pleines de pièges, et je sens souvent ma roue arrière se dérober. Brrrr… Arrivé à l’ES1, vous connaissez la chanson... Equerre, Namek… Kayou me dit « tu peux y aller, y a du grip, essaies de te faire plaisir ! ». Haha, leaule, c’est HYPER flippant quand tu connais pas ! J’essaie malgré tout de me faire violence à l’ES2, je sais que je dois pas couper à certains endroits, et les chronos tombent de 4 ou 5 secondes… Mouais. Puis vient le dernier routier. Kayou et Valéryane, une autre pilote, m’attendent. Pierre n’a plus du RB, moi non plus. Génial, on a une navigation pour 3 ! Et évidemment… On se perd ! Mais on est pas tout seul, on ramasse des gens, et on se retrouve bientôt à 9 perdus ! Vise le troupeau de clampins ! On pointe 20 longues minutes en retard à l’avant dernier CH, et pour se venger, on rentre à l’arsouille… Où on pointe à l’heure. C’est rageant, vraiment… Sans cette pénalité pour un roadbook hasardeux, le classement aurait été différent… Mais c’est la course !
Du coup, mise en parc fermé, bière, Lyo récupère la moto, bière, et dodo à 2h30 du matin ! Le lendemain, rangement éclair, et on aura décollé à 11h40.
Merci à mon Papa pour l’assistance digne d’un top pilote (alors qu’il assistait un poireau ) et à tous les copains !
EDIT : photo bientôt !
Réveil à 8h, et je suis invité au p’tit dèj par Loane du Team Veloce que je ne connais pas alors. Bonne ambiance à cette heure-ci :D Nous irons reconnaître les spéciales entre 9h et 13h, avec repérage minutieux du moindre détail, à l’affut du repère qui fera gagner LE dixième de seconde. Ou pas
Après avoir pris un paquet de notes, retour au paddock, déj éclair, et c’est parti pour l’administratif, suivi du technique. Je serre un peu les fesses, ne sachant pas si ce fichu échappement va passer, avant de comprendre que mon ange gardien allait me faire échapper au contrôle. Tout est passé, équipement validé, je peux aller me détendre… Ou pas ! Démontage de la roue de la remorque, puis mise en place du roadbook dans le dérouleur, non sans mal. Rencontres avec Jeff, l’un des quelques Belges qui viennent concurrencer sur notre beau championnat, autour d’une bière, en attendant que mon assistance arrive. Lyo a fait le déplacement jusqu’au Mans, et en réalité, c’était un confort non négligeable, voire indispensable ! Resto, bière, relecture des notes de spéciales, et dodo à 23h40.
Samedi, raceday, debout 6h30 ! Il a flotté dans la nuit, mais le temps annoncé est clair ou légèrement nuageux.
Départ à 8h06 pour le prologue en direction… Du circuit Bugatti ! Je pars juste derrière Kayou, histoire de ne pas être vraiment trop tout seul pour mon premier rallye « solo ». Arrivé au CH, et après un peu d’attente, ça y est, on entre sur le mythique circuit du GP, des 24h Moto. Bon sang, c’est quelque chose ! Tour de formation, tour de chauffe, mise en grille. Allumage des feux, je suis chaud comme la braise. Eeeeeeeet, extinction des feux ! C’est paaaar… Départ foiré, génial. Reste plus qu’à sortir les balls pour la courbe Dunlop. Ca bastonne, ça prend des trajs approximatives parce que c’est encore humide par terre… Mais a piste sèche après chaque tour. Je garde Kayou en ligne de mire, il doit avoir 2s d’avance et je sens que je remonte. Sauf que voilà, j’ai mal compté, je me crois en fin de course, et me déconcentre dans le raccordement (dernier virage). Je perds 5s, et en prime, il reste 1 tour ! Viiiiiiite, gaz ! Doublé par 3 personnes, je regratte tout ce que je peux, avec un freinage plus que limite au chemin aux bœufs où je manque de perdre l’avant. Je ne pourrai par remonter le Kayou, resté beaucoup trop solide. Mais je finis cette course satisfait, content d’avoir découvert le circuit mythique du Mans. On file ensuite en parc fermé, avant de repartir pour le reste du prologue. Arrivé à l’ES1, l’un des concurrents s’est mis au tas lors de la découverte. Clavicule en vrac. Bon courage à lui ! Je pars à mon tour, et constate avec joie que j’ai bien retenu mes notes, que rien ne me saute à la tronche… Mais je vois avec effroi que je suis à l’arrêt partout en première partie d’ES : j’ai pas confiance dans le bitume foireux. Pas grave, c’est pas chronométré, je verrai plus tard. Dans la foulée, ES2, où je suis encore à l’arrêt… Ca va être dur ! On finit la boucle du prologue en groupe, et j’ai transpiré 80km parce que j’ai pas fait le plein et que la réserve s’est allumé bien trop tôt… OUF !
Pause dej (ou pas), plein de la moto, changement du rouleau de road book, et c’est reparti ! J’essaye de pas trop me perdre sur le RB, et malgré une grosse frayeur, je pointe aux ES au bon timing. Je suis toujours à la ramasse dans les spéciales, mais ça, c’est parce que j’ai pas l’habitude (bonjour, je cherche des excuses). Je ferai quand même le show dans une équerre à gauche. J’arrive pleine charge (genre 160, grosse charge mdr pas du tout), et freine de manière optimiste. Très optimiste. Tellement que j’envoie la fourche en butée, et mets le pneu avant en glisse. Glisse = perte de vitesse bien moins efficace = talus en face ! Je tourne très tard, et repars en soudant, roue avant très légère. Le portail pour Namek s’est ouvert devant moi, mais c’était pas la bonne direction… Ouf ! L’ES2 s’en suit sans trop de mal, et on file vers l’assistance de mi-parcours au Grand Lucé. Papa m’attend avec l’essence, de l’eau et on répare le cligno de Jeff que j’ai malencontreusement abimé lors d’une bourde pendant la navigation. Désolé l’ami !
Je repars vers le CH. Et là, mauvaise surprise. Alors que je n’ai pas passé le tapis de chronométrage (j’attendais à 1m), la cellule détecte mon transpondeur AVANT mon heure de passage ! Je rentre dans une rage folle. En bonus, mon dérouleur de roadbook déroule tout seul ! Ca y est, ça m’énerve . Malgré mes erreurs, je pointe à l’heure aux spéciales, mais la pénalité d’avoir été détecté 5s avant l’heure me coûtera cher. Les ES arrivent, et je remanque de me sortir à l’équerre de la première ES. Décidément, Namek m’appelle ! On finit par rentrer, pointage à l’heure. Youpiiiii, pause de 2h15 pour dîner, changer de RB, installer l’éclairage de nuit, graisser la chaine et faire le plein.
Départ pour la nuit, je découvre la joie de rouler avec la rampe de feu de nuit. On y voit comme en plein jour, mais au moindre panneau, t’es mal ! J’avais pas mis les néons, mais ça viendra un jour… Toujours est-il que naviguer de nuit dans les tous petits coins sarthois, c’est marrant au début, mais ça devient vite physique ! Switcher entre RB, route, pleins phares demande une bonne concentration. Sur les ES, on parle plus pareil. T’as les hiboux, les mecs qui voient dans la nuit, et puis t’as les autres. Infosure, je suis pas un hibou, mes parents sont humains à 100% ! Mon phare longue portée est mal réglé, du coup, j’y vois que dalle ! Petit raté vers Namek à l’équerre. Je suis indécrottable. L’ES 2 est aussi transformée. En plus il a plus. Sympa le commissaire de course qui te dit « ça glisse là, là et là ! ». Et sinon, y a un moment où ça glisse pas ? Bref, je fais ce que j’ai à faire, c’est-à-dire ramener la coupe à la mai… La moto au paddock.
De nouveau assistance au Grand Lucé, avec nettoyage de phare, visière, boissons. Malgré les réglages, le road book se déroule encore… De jour, c’était marrant, mais de nuit, ça devient beaucoup plus dur à gérer ! Et c’est parti pour la boucle de nuit. J’essaye de remonter rapidement sur les copains de devant (et j’en bave…) histoire de pas me retrouver seul avec un RB qui déconne. Les routes sont pleines de pièges, et je sens souvent ma roue arrière se dérober. Brrrr… Arrivé à l’ES1, vous connaissez la chanson... Equerre, Namek… Kayou me dit « tu peux y aller, y a du grip, essaies de te faire plaisir ! ». Haha, leaule, c’est HYPER flippant quand tu connais pas ! J’essaie malgré tout de me faire violence à l’ES2, je sais que je dois pas couper à certains endroits, et les chronos tombent de 4 ou 5 secondes… Mouais. Puis vient le dernier routier. Kayou et Valéryane, une autre pilote, m’attendent. Pierre n’a plus du RB, moi non plus. Génial, on a une navigation pour 3 ! Et évidemment… On se perd ! Mais on est pas tout seul, on ramasse des gens, et on se retrouve bientôt à 9 perdus ! Vise le troupeau de clampins ! On pointe 20 longues minutes en retard à l’avant dernier CH, et pour se venger, on rentre à l’arsouille… Où on pointe à l’heure. C’est rageant, vraiment… Sans cette pénalité pour un roadbook hasardeux, le classement aurait été différent… Mais c’est la course !
Du coup, mise en parc fermé, bière, Lyo récupère la moto, bière, et dodo à 2h30 du matin ! Le lendemain, rangement éclair, et on aura décollé à 11h40.
Merci à mon Papa pour l’assistance digne d’un top pilote (alors qu’il assistait un poireau ) et à tous les copains !
EDIT : photo bientôt !