Levé à 07h00 ce jour-là, il pleuvait... Deux choix s'offraient à moi : fuir courageusement jusqu'à mon lit, ou bien patienter pour espérer une amélioration de la météo. J'ai pris la décision de patienter. Bien m'en a pris (ou pas, en fait), car le ciel s'était dégagé. Je m'équipe et je pars, avec un léger retard.
Arrivé sur zone, je me suis rendu compte qu'à 08h20 un samedi, il n'y avait pas beaucoup de jeunes, et la plupart des montures étaient des routières ou des trails. Moto garée, je rejoins le reste du groupe. Les deux heures allouées pour mon créneau se composait tout d'abord d'une partie théorique concernant le placement sur la chaussée pour la trajectoire idéale, puis d'une partie maniabilité, et enfin, d'un circuit d'une cinquantaine de kilomètres, encadré par des 1300 FJR bleues étrangement équipée
. La première partie se déroule assez rapidement, le gendarme étant bon pédagogue et faisant participer les stagiaires. Lors de la maniabilité, j'ai pu constater que les GSX-R ne sont pas très maniables, mais aussi que les vieilles K1200LT ont l'air très lourdes à relever. En effet, un pauvre possesseur l'a couchée à 3 ou 4 reprises en un quart d'heure, et il fallait être trois pour redresser la bête (proche de 420 kg, tout de même).Commençait ensuite le circuit. Nous étions sept, 4 "civils" et 3 gendarmes répartis ainsi : un bleu, un civil, un bleu, 3 civils, et un bleu. La route étant assez piégeuse, un gendarme ouvrait la voie et donnait le tempo, et le premier civil était ensuite "évalué" par le 2e bleu. La chaussée empruntée était effectivement plus propice aux trails qu'aux sportives : nids de poules, bosses, terres, tâches d'hydrocarbures... Alors que l’on se promenait, un véhicule s’insère dans la rame pendant quelques temps, avant de bifurquer. La 2e partie du groupe (dans lequel je me situais) étant légèrement en retard, le rythme s’est légèrement accéléré, tout en restant en-dessous de la vitesse réglementaire. Dans un virage à gauche, en sortie de courbe, je réaccélère légèrement quand je sens que l’arrière se met à glisser
. Je tente de la redresser mais je finis par faire un high-side, et là, c’est le drame : je me fais éjecter de ma monture, un bruit de frottement de plastique et après je ne sais plus trop comment ça s’est déroulé. La moto part dans le talus, fait un tonneau et revient sur la route, je pars dans le talus (tête et épaule droite en premier) et m’arrête dans le fossé. Malgré la proximité avec la caserne, les pompiers ont mis près de 30 minutes pour arriver sur le lieu de l’accident. Après avoir donner les éléments administratifs et avant de se déplacer vers la clinique, les pompiers m’aident à retirer mon blouson, ce qui a affirmer mon constat : mon avant-bras formait un beau « Z », bien douloureux !Aux urgences, après avoir vidé leur stock de morphine, la femme de la radio, qui doit en voir de sacrées, m’a dit que c’était « bien pété et bien luxé »
. Pas très rassurant, même dans le brouillard. De même, quand le chirurgien annonce en post-opératoire que « c’était pas gagné, mais je suis content de moi », et qu'il a dû placer deux broches.Bon, ça commence à faire long, je raconterai la suite ultérieurement. Je précise juste que mes fils se moquent de moi en simulant ma chute, et en chantant "savez-vous planter les choux [..], on les plante avec le casque..."
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